À travers le miroir
Quatre membres d’une même famille sont réunis sur l’île de Farö pour passer ensemble quelques jours de vacances. Il y a là Karin, jeune femme souffrant de troubles mentaux, son mari Martin, son jeune frère Minus et leur père David, écrivain raté qui n’a jamais été très présent dans la vie de ses enfants. Les trois hommes tentent de réconforter au mieux Karin mais cette dernière sombre dans des délires de plus en plus paranoïaques…
Premier volet d’une trilogie sur « l’absence de Dieu » comprenant Les Communiants et Le Silence (tous deux sortis en 1963), À travers le miroir est une brillante et sombre réflexion sur la création, la mort et l’au-delà, que Bergman va tenter de personnifier à travers ses personnages. Quasi-huis clos centré autour de quatre personnages, À travers le miroir est un véritable chef-d’œuvre d’épure avec sa photographie signée Sven Nykvist : ce dernier laisse de côté ses précédentes prouesses stylistiques pour aller à l’essentiel – à savoir l’exploration de la psyché humaine –, rejoignant par là le cinéma de son contemporain, Michelangelo Antonioni. À travers le miroir est un portrait à charge contre la famille, institution ici proche de la désintégration faute de communication entre ses membres. Huit ans après le célèbre Monika, Harriet Andersson crève à nouveau l’écran dans ce rôle de femme en proie à la psychose.