Historique
1983 - Création de l’ADRC
La genèse et la création de l’ADRC s’inscrivent dans le contexte de refondation de la politique cinématographique des années 1981-1983, notamment en faveur de la diffusion du film en salles et de l’accès des publics au cinéma sur l’ensemble du territoire, mais aussi des besoins de modernisation et d’évolution des salles de cinéma elles-mêmes. Cette politique d’ampleur fait suite à des initiatives d’aide, comme le soutien aux exploitations « dans les régions insuffisamment équipées » initié en 1977.
L’Agence est ainsi créée à l’initiative du Ministère de la Culture le 11 février 1983, avec pour objet de « permettre la reconquête du public par les moyens du cinéma ». Pour ce faire, deux missions lui sont confiées, dont la complémentarité constitue son importance et sa pertinence :
. la création et la modernisation des salles de cinéma sur l’ensemble du territoire, et notamment dans les zones insuffisamment desservies ;
. faciliter l’accès des salles aux films par la mise en place et la circulation de copies complémentaires à celles des distributeurs
Ainsi l’ADRC constitue dès son origine une structure d’intervention agissant concrètement contre les effets de la concentration du cinéma qui s’était exercée au bénéfice des villes les plus importantes.
Et chaque phase de nouvelle concentration dans la diffusion et l’accès au cinéma, réactualise et revitalise les actions de l’Agence.
Ces deux missions fondamentales pour la diversité du cinéma en France, relative à un meilleur aménagement culturel du territoire, constituent aujourd’hui, comme hier, l’importance et la pertinence des interventions de l’ADRC.
1985 - 1989 – Renforcement des soutiens à l’exploitation en difficulté
Au milieu des années 80, l’ensemble de la filière cinématographique est touchée par une baisse alarmante de fréquentation qui s’accentuera jusqu’en 1992.
L’ADRC recherche alors de nouveaux moyens pour soutenir la petite exploitation et les cinémas de proximité, frappés durement par cette crise. Ce soutien passera, notamment, par une implication dans la commission d’aide sélective à la création et à la modernisation de salles (commission créée en 1983), et par une production d’analyses qui ont contribué à la création d’une aide spécifique du CNC destinée aux collectivités territoriales s’engageant dans l’exploitation en rachetant les exploitations privées en difficulté.
1989 - 1998 – Intensification des actions et diversification des missions
Entre 1988 et 1992, le nombre de copies tirées par an (ensemble petites villes et villes moyennes) passe de 1 000 à plus de 3 000, compte tenu de la raréfaction des copies-distributeur et des besoins accrus de la petite et moyenne exploitation. Le nombre des tirages s’établira ensuite à environ 2 200- 2 400 copies jusqu’en 1999.
Par ailleurs, l’Agence prend l’initiative de piloter la première étude réalisée en France sur les problématiques des multiplexes (rapport IDATE/Eric Lavocat d’avril 1992).
Dans le domaine de l’éducation à l’image, elle crée les premiers postes du dispositif « Collège au cinéma » (qui seront intégrés au CNC en 1993).
A la fin des années 80, débute également un travail de reportage photographique sur les salles de cinéma. Aujourd’hui, la photothèque de l’ADRC compte 33 000 clichés concernant 230 établissements dans 182 villes.
1999 – Réforme statutaire : élargissement de sa composition
L’ADRC s’est réformée en faisant évoluer sa structure juridique et technique pour que puissent y participer, jusqu’à son Conseil d’administration, les différents secteurs impliqués dans la diffusion et l’exploitation : exploitants, programmateurs, distributeurs, réalisateurs et collectivités territoriales (auxquels s’ajouteront les producteurs en 2002). Les adhérents des 6 collèges ainsi constitués élisent leurs représentants au Conseil d’administration.
1999 – Nouvelle mission : diffusion du patrimoine
Depuis 1999 et à la demande du Ministère de la Culture, l’ADRC œuvre également pour une meilleure et plus large diffusion du patrimoine cinématographique en salles par le financement et la diffusion de copies à des conditions aménagées. Avec un fonds de près de 700 films, qui ne cesse de s’étoffer, l’ADRC permet chaque année, aux côtés des distributeurs, la circulation de grands classiques du Septième Art dans plus de 650 cinémas des petites villes et villes moyennes. Ses actions dans ce domaine concernent également l’édition de documents pour les publics et les salles, le déplacement d’intervenants pour des débats, la diffusion de ciné-concerts, des animations pour le Jeune Public et une fonction de centre ressources au bénéfice des professionnels.
2012 à aujourd’hui – Contributions numériques et hausse majeure des interventions
Le début des années 2010 est marqué par le passage à la technologie numérique et l'abandon du photochimique. Cette révolution technologique a profondément fait évoluer l'économie du secteur, en faisant apparaître de nouveaux intermédiaires et en imposant aux exploitants de très lourds investissements.
De multiples concertations avec les professionnels se sont achevées avec la rédaction par M. Bertrand Eveno, alors Président de la Commission nationale Art et Essai, d’un rapport spécifique en faveur de l’intervention numérique de l’ADRC, apportant la solution du fonctionnement d’une contribution numérique ADRC conforme à la loi de 2011. Ainsi, chaque circulation ADRC génère, dès la fin de l’année 2012, une contribution numérique également répartie sur 6 semaines entre chaque salle de la circulation mise en place.
La transition numérique développe de façon très importante l’activité de l’Agence dans ses trois départements d’intervention. L’Accès aux films d’exclusivité a progressé de 88 % entre 2012 et 2013, pour atteindre ces dernières années des niveaux record : environ 3 000 circulations pour plus de 200 films par an. Le Département Patrimoine a lui aussi multiplié ses actions avec une progression de 29 % des salles bénéficiant de son action entre 2010 et 2016. Les interventions du Département Études et Conseils sont également en pleine expansion.
2016 - Réforme statutaire
En raison du fort développement de son activité d’accès aux films, et afin d’assurer l’égalité des adhérents devant cette évolution, l’ADRC – en lien avec le CNC – décide de rendre obligatoire l’adhésion des bénéficiaires directs (exploitants et programmateurs) des accès aux films ADRC, et ce à partir de 2017.
Après consultation des adhérents de l’ADRC et des professionnels, et expertises juridiques, cette modification des statuts est approuvée en AGE le 19 décembre 2016.