Quelle joie de vivre
Rome 1921. Ulysse (Alain Delon) et son ami Turidu (Giampiero Littera), libérés du service militaire, s’installent dans la capitale pour trouver un travail. Sans emploi, ils rallient les Chemises noires mussoliniennes, pour lesquelles ils doivent localiser une imprimerie de tracts antifascistes. Là, Ulysse y rencontre Franca (Barbara Lass), la fille de l’imprimeur. Pour la séduire, il se fait passer pour un légendaire terroriste anarchiste et se laisse prendre au jeu…
Avec une légèreté non dénuée de gravité, [René Clément] réalise un film sur la liberté, l’oppression, l’engagement, et la bouffonnerie de certaines situations ne masque pas le caractère crucial du moment : cet été 1922, à la veille de la marche sur Rome. De fait, les fascistes ne sont pas seulement ridicules, ils sont surtout inquiétants, eux qui parient sur les attentats pour rétablir l’ordre et conduire le pays dans une voie sans issue. Ainsi la joie de vivre tourne court, les portes de la prison qui se referment enserrent autant les protagonistes du film que les spectateurs qui les regardent. Comme le dit Clément, pour être libre, « il faut du génie ou de l’héroïsme »
Jean A. Gili, Positif