Aller au contenu principal

Jean Renoir # 2

Rétrospective

Il y a comme une évidence dans la façon dont Jean Renoir fait du cinéma. Comme s’il avait toujours partagé ce mystère premier d’un art qui enregistre la vie même, son mouvement et ses bruits en y apportant une inestimable plus-value. Comme si la justesse naturelle de sa mise en scène lui permettait de jouer de tous les artifices du septième art, y compris les plus énormes. Le Patron, tel est le surnom que lui donneront les cinéastes de la Nouvelle Vague. Ils reconnaissent en lui le cinéma français qu’ils ont envie de continuer à l’encontre de celui, académique, de la « Qualité française ». Cette plénitude vient sans doute en partie de l’influence du sens aigu de la lumière et des couleurs de son père Pierre-Auguste

Une exceptionnelle variété de registres constitue sa filmographie, de l’expérimentation tous azimuts des années vingt (Nana, La Petite Marchande d’allumettes), l’engouement pour le Front populaire dans les années trente (La vie est à nous, La Marseillaise), le départ aux États-Unis dans les années quarante (L’Homme du Sud, La Femme sur la plage), le choc de l’Inde (Le Fleuve) avant son retour en Europe (Le Carrosse d’or, French Cancan). Michel Simon reste à jamais l’inoubliable Boudu et Jean Gabin, cheminot pris dans les rets de son violent désir amoureux, le Lantier de La Bête humaine. Jacques Prévert signe l’un de ses meilleurs scénarios avec Le Crime de monsieur Lange. La Grande Illusion et La Règle du jeu sont les deux films qui révèlent le plus subtilement la société française dans ses rigidités et ses faiblesses à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Charlotte Garson

 

À LIRE 
Charlotte Garson : Jean Renoir, Cahiers du cinéma/Le Monde, 2008. 
Pascal Mérigeau : Jean Renoir, Flammarion, 2012.

Films du cycle

Boudu sauvé des eaux Jean Renoir

1932 distribué par : Pathé Visa d'expl. : 16713
DCP ST SME
Cycle : Jean Renoir # 2
Fiction