Acteur hors normes, à l’aise dans tous les registres, il triomphe dès le début du parlant. Sollicité par le cinéma populaire (Fric-Frac) comme par les auteurs exigeants (L'Atalante, La Poison), il mène une carrière éblouissante pendant près d’un demi-siècle. Ce cycle en trois films  est présenté à l’occasion de la 8e édition du Festival Play It Again ! (14/27 septembre 2022) en partenariat avec Les Ecrans du Sud, Les Amis de Michel Simon (La Ciotat), la revue Positif et le Syndicat des catalogues des Films de Patrimoine (SCFP).

Je suis né en 1895 et comme un malheur ne vient jamais seul, cette année-là, les frères Lumière inventaient le cinématographe.

Michel Simon

Cette citation d’une ironie mordante est emblématique de la personnalité complexe de Michel Simon. En rébellion dès le plus jeune âge contre le calvinisme maternel, le petit genevois s’est rapidement émancipé (il est ainsi devenu antispéciste lors d’une incursion en tant qu’apprenti boucher dans les abattoirs de sa ville natale). Après la boxe et la photographie, il se lance dans le théâtre et le cinéma. Révélé au grand public dans Jean de la Lune de Marcel Achard, il devient l’une des grandes figures de la scène française. Inoubliable chez Carné, Cayatte, Duvivier, Guitry et Renoir, son visage, son corps, sa démarche et sa voix ont marqué le cinéma des années 1930 et 1950 avec un art du détachement et de la distanciation inégalée. Revoir les films de Michel Simon aujourd’hui, c’est redécouvrir un monument du cinéma, un témoin bruissant des contradictions d’une époque tumultueuse.

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