Fric Frac
Marcel est un brave garçon, employé de la bijouterie Mercandieu. La fille du patron rêve d’en faire son fiancé mais Marcel tombe sous le charme de Loulou, une aguicheuse qu’accompagne le nonchalant Jo, délinquant à la petite semaine. Voilà que Tintin, l’homme de Loulou qui fait un séjour en prison, a besoin d’argent. Loulou ambitionne alors un « fric-frac » chez le bijoutier Mercandieu.
Voilà un film typique de ces adaptations de pièces de théâtre qui furent légion dans les années 30 et laissaient la part belle aux acteurs. Le scénario, bien mince, est sublimé par le trio magique des interprètes. Les comédiens prononcent des dialogues savoureux qui mêlent parler populaire (argot véritable ou rêve de scénariste ?) et langage plus châtié. Bien sûr, Arletty est formidable, tout comme Fernandel, qui reprenait un rôle créé par Victor Boucher. Mais Michel Simon, expert en machine à sous truquée et en bonneteau (« Où qu'é-t-i ? Où qu'é-t-i ? »), est absolument exceptionnel. Audacieux, poétique, il paraît qu'il troublait ses partenaires au gré d'improvisations tonitruantes. C'est pour lui qu'on reverra, encore une fois, ce charmant Fric-Frac.
Aurélien Ferenczi, Télérama