Au feu les pompiers !
Dans une petite ville de province, un bal des pompiers est organisé en l’honneur des cinquante ans de service de l’un des leurs. En plus d’une tombola, un concours de miss beauté est mis en place pour remettre le cadeau au vétéran. Mais rien ne se passe comme prévu : les lots de la tombola disparaissent progressivement tandis que les jeunes prétendantes au titre de miss beauté ne font guère preuve d’enthousiasme. C’est alors qu’un incendie se déclare dans une maison voisine…
Dans Au feu les pompiers (1967) - film se déroulant entièrement lors d’un bal de pompiers où rien ne se passe comme prévu, jusqu’à virer à la catastrophe -, la satire sociale est plus évidente. Forman n’a jamais caché que ces pompiers dépassés par les événements, méprisant sans même s’en rendre compte des citoyens qui n’attendent rien d’eux, étaient une représentation métaphorique des membres du bureau politique du Parti Communiste tchécoslovaque. Malgré ses accents burlesques, la noirceur de cette fable politique n’échappera pas à la censure, qui l’interdira. Malheureusement, le film avait vu juste et le pire était à venir. La répression du Printemps de Prague et l’invasion du pays par les troupes soviétiques en août 1968 signifieront la fin des illusions et des espoirs de cette nouvelle génération que les films de Forman - contemporains des premiers livres de Milan Kundera (qui fut son professeur) et des premières pièces de Vaclav Havel -, ont su si bien représenter.
Marcos Uzal
Restauration 2K inédite