
Olivia
Fin du XIXe siècle, dans une pension de jeunes filles près de Fontainebleau. Mademoiselle Julie (Edwige Feuillère) et Mademoiselle Cara (Simone Simon) sont les directrices de l’établissement. Depuis quelque temps, l’harmonie ne règne plus et la pension est divisée entre deux clans. Une nouvelle venue, Olivia (Marie-Claire Olivia), se rallie à Mademoiselle Julie, objet de tous les désirs, et lui voue amour et admiration.
Audry pense la chair. Chez elle, tout passe par le corps, le geste, la posture ‒ puis l'objet qui s'en va relier ce corps au décor. Telle qu'on la perçoit dans Olivia, la direction d'actrice est pour la cinéaste une direction physique (qui peut aller jusqu'au malaise, par exemple pour le vomissement de l'adolescente face au cadavre). La tragédienne Edwige Feuillère, qu'on a connue souvent guindée, lutte ici contre ses élans sensuels et, parfois, abdique, avec une franchise qui laisse pantois : une épaule nue furieusement embrassée, une paupière choyée, une taille presque étreinte, un menton caressé, une main donnée puis reprise.
Philippe Roger