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Un grain de sable dans la mécanique hollywoodienne ?

Blake Edwards, un réalisateur aux comédies endiablées

En 1967-68, Blake Edwards (1922-2010, alors mondialement connu grâce à la série de films La Panthère rose (1963-1993) centrés sur le personnage de Clouseau interprété par l’hilarant Peter Sellers ainsi que par Diamants sur canapés (1961) avec Audrey Hepburn) décide de jouer (plus encore que précédemment) sur un burlesque proche du cinéma muet en confiant à Peter Sellers (1925-1980) le rôle d’un acteur indien, Hrundi V. Bakshi, propulsé à Hollywood pour le pire plutôt que pour le meilleur et invité par erreur dans « la party » du producteur dont il a, par inadvertance, saboté le film … s’ensuivent des gags à outrance et la déliquescence d’une villa Hollywoodienne et de sa société jusqu’à leur engloutissement dans une mousse savonneuse et aqueuse… fou rire et joie assurés pour les spectateurs.

La fête se termine littéralement dans un grand bain de foule et d’eau.

À travers ce comique tout en étirement, mimiques et gestuelles désopilantes de Peter Sellers et des autres condisciples, suivis (par le grand directeur de la photographie Lucien Ballard) dans l’espace complexe d’une villa traversée par des bassins d’eau, Blake Edwards se moque de la société des studios Hollywoodiens et s’attache aussi à l’altérité. Hrundi V. Bakshi, ressassant souvent le mystérieux leitmotiv Birdie Num Num se heurte, plutôt qu’il ne rencontre, à de grands producteurs, de grandes bourgeoises désagréables, mais aussi à un serveur fantasque et alcoolique (Steve Franken, tout aussi hilarant que Peter Sellers), à plusieurs starlettes, souvent très alcoolisées et à une grande vedette de westerns (Denny Miller), seul convive de la soirée à le considérer comme un alter-ego de plateaux - confusion cependant de la part du cow-boy de studios entre indiens d’Amérique et d’Inde.

Hrundi V. Bakshi, maladroit, destructeur - les objets inanimés sont ses pires ennemis -, étranger et méprisé par les hôtes, est pourtant un être tout en finesse et subtilité. Ne serait-il pas finalement l’instigateur d’un bouleversement salvateur ? Il finira par rencontrer et sauver une jolie chanteuse et actrice française, en prise avec un producteur prédateur sexuel (me too n’existe pas en 1968 mais Blake Edwards dénoncent déjà les dérives de la profession).

L’intervention prendra la forme d’une présentation du film avant la projection et d’un quiz, après celle-ci, également moment d’échanges avec le public (le quiz pourra éventuellement être adapté pour figurer avant, en fonction de l’organisation du cinéma). Parmi les thèmes qui seront abordés sous forme de questions–réponses et extraits de films : l’étirement du moment comique, la destruction dans les mises en scène de Blake Edwards et surtout dans The Party, les sujets récurrents de ses récits (la fête, l’alcoolisme, Hollywood…), le jeu et la carrière de Peter Sellers, la relation entre le réalisateur et son acteur fétiche, les clins d’œil à d’autres films, voire même aux Beatles (Sergent Peppers Lonely Hearts Club Band), la critique du système hollywoodien, l’altérité et le renouveau, la jeunesse et la politique des années 1967-68 aux États-Unis.

Des extraits de : 

- Les as d'Oxford, Laurel et Hardy (1928, Alfred J. Goulding) 

- Gunga Din (1939, Georges Stevens)

- Le tombeur de ces dames (1961, Jerry Lewis)

- Lolita (1962, Stanley Kubrick)

- La panthère rose (1963, Blake Edwards)

- Docteur Folamour, (1964 Stanley Kubrick)

- Quand la panthère rose s'emmêle (1976, Blake Edwards)

- Moi Peter Sellers (2004, Stephen Hopkins)


Âge : tout public, à partir de 15 ans

Durée : 5-10 minutes avant (présentation) et 45/60 minutes après (Quiz) ou 60 minutes avant (présentation + Quiz)

Lieu : une salle de cinéma 

Jauge : à l'appréciation de l'exploitant.e

Tarif : 250 euros TTC par séance / 400 euros TTC pour 2 séances dans le même lieu.


FICHE TECHNIQUE

  • un micro, selon la taille de la salle.
  • Une tablette pour diffuser le power-point relié au projectionniste par clé USB, ce qui nécessitera donc la présence d’un projectionniste.
  • un vidéoprojecteur ou projecteur numérique pour la diffusion des extraits qui accompagneront la ciné-conférence. Les extraits seront diffusés en mp4 au fur et à mesure de l’exposé.

MODALITÉS

  • L'ADRC pourra prendre en charge les frais de déplacement (SNCF) de l'intervenante. L'accueil (hébergement, repas) est à la charge de la salle. L'exploitant s'engage à mentionner le soutien de l'ADRC sur le matériel de communication comme suit : "Avec le soutien de l'Agence Nationale pour le Développement du Cinéma en Régions". 
  • Les projections donnent lieu à une déclaration des recettes selon la procédure commerciale habituelle (billetterie CNC). Ce film ne fait pas l’objet de minimum garanti (partage des recettes à hauteur de 50 %).

L'INTERVENANTE

Judith Langendorff est docteure en études cinématographiques et audiovisuelles, chargée de cours à l’université Sorbonne-Nouvelle.  Elle a publié un ouvrage intitulé Le nocturne et l’émergence de la couleur : cinéma et photographie, aux PU de Rennes en 2021 et collaboré avec les revues Écrans, La Furia Umana et Culturopoing. Son prochain livre est une monographie de film suivie d’entretiens avec l’équipe de celui-ci.

Ce quiz animé par Judith Langendorff
est proposé à l'occasion du Festival Play It Again ! 2024


CONTACT 

ADRC
Rodolphe Lerambert
Quentin Plé
Tél : 01 56 89 20 30
patrimoine@adrc-asso.org