Haut, bas, fragile
Un été, dans Paris désert, trois jeunes filles vont voir changer le cours de leur vie : Ninon, livreuse et voleuse occasionnelle ; Louise, qui sort d'un long coma ; et Ida, bibliothécaire solitaire, enfant de la DDASS à la recherche de sa mère.
Après La Belle noiseuse et Jeanne la Pucelle, deux films ambitieux en terme de sujet et d’attente commerciale, Rivette revient avec ce qu’il appelle « une œuvre de survie » : trois heures de « cinema in progress » qui le ramènent chez lui, en pur territoire rivettien. Haut bas fragile porte en lui des traces vivaces de Céline et Julie…, du Pont du Nord ou de La Bande des quatre, concentre la quintessence éthique, thématique et stylistique du réalisateur de Jeanne. On pourrait ainsi décortiquer quelques éléments de Haut bas fragile et en faire une petite « Introduction à Jacques Rivette ».
Serge Kaganski, Les Inrocks