La Nuit des femmes
La jeune Kuniko est pensionnaire d’une maison de réhabilitation pour anciennes prostituées. Malgré la bienveillance de la directrice, la vie n’est pas facile, et comme toutes ses camarades, elle espère s’en sortir. On lui propose une place dans une épicerie, mais le mari de la patronne et les hommes du quartier sont trop concupiscents. Kuniko doit s’enfuir, et part travailler dans une manufacture. Devant la méchanceté des autres employées, elle quitte son emploi, pour intégrer une pépinière. La vie semble devenir plus douce, mais le passé de la jeune femme la rattrape.
Kinuyo Tanaka étonne encore avec ce portrait de jeune femme en résistance, ballotée d’un emploi à l’autre, et menacée, à chaque instant, de retomber dans la fange. L’énergie de la débutante Chisako Hara porte le récit, toute comme la somptueuse musique de Hikaru Hayashi. Les nouvelles vagues françaises et japonaises sont passées par là, et la cinéaste réussit une oeuvre certes sombre, mais d’un dynamisme et d’une fraîcheur qui prouvent sa faculté d’adaptation à l’époque. La Nuit des femmes annonce avec brio les films de délinquants juvéniles qui se tourneront dans le monde entier jusqu’à la fin des années 1970.