Rainer Werner Fassbinder
La disparition brutale en 1982 de Rainer Werner Fassbinder a donné à son œuvre brève, treize ans, et majestueuse, 39 films et téléfilms, une aura fulgurante.
Avec Herzog, Wenders et Schlöndorff, il avait incarné le Nouveau Cinéma Allemand, bousculant les conventions commerciales pour redonner à cette cinématographie le prestige perdu depuis le nazisme. S’il paraissait flirter avec les combats de l’époque : le racisme dans Tous les autres s’appellent Ali, l’homosexualité dans Les Larmes amères de Petra von Kant et Le Droit du plus fort, on constate aujourd’hui qu’il s’empare de ces sujets sans égard envers un cinéma politique complaisant, ce qui permet à ses fi lms de résister au temps. Surtout son style très visuel et coloré, si singulier, le place toujours à l’écart des modes passagères.
Redécouvrir une quinzaine de ses films les plus fameux, qu’illuminent une troupe d’acteurs fidèles et sa star Hanna Schygulla, c’est retrouver son cinéma toujours vivant et étonnant.
Pierre Gras