La Prisonnière
Josée et Gilbert forment un couple affranchi. De leur relation, elle dit : « Chacun est libre et on se dit tout. » Elle rencontre l'inquiétant Stan. Ils vont vivre une passion sexuelle sadomasochiste. Initialement intitulé Le Mal, ce film choque, agresse, mais cette descente aux enfers de la perversion n’est en rien complaisante. Elle constitue une interrogation sur ce qui peut être “la pire douleur : le manque d’amour et le désespoir” (H. G. Clouzot). Un film d’une rare virtuosité technique qui atteint à l’essence même de l’art cinétique moderne.
Je sais que La Prisonnière va heurter, choquer, horrifier certains spectateurs. On criera à la provocation, au scandale. Pourtant, croyez-moi, la perversion existe, et pour la décrire sous son aspect opprimant et tragique, il me fallait aller aussi loin que possible, sans avoir peur de traumatiser le public.
Henri-Georges Clouzot