Au XVIIIe siècle, Suzanne Simonin est cloîtrée contre son gré dans un couvent. Elle trouve un peu de réconfort auprès de la Mère Supérieure, mais celle-ci meurt peu après, et est remplacée par une femme sadique qui ne cesse de brimer Suzanne. La jeune femme obtient l’autorisation de changer de couvent, mais reste toujours aussi déterminée à retrouver sa liberté.

Le film de Jacques Rivette La Religieuse est adapté du roman du même nom publié à titre posthume en 1796 par Denis Diderot. Dans celui-ci, l'auteur des Lumières fait le récit de l’existence de Suzanne Simonin, jeune femme retirée de son foyer familial pour devenir religieuse contre son gré. Cette œuvre s’inspire en partie de la vraie vie de Marguerite Delamarre, enfant illégitime mise de force au couvent par ses parents à l’âge de 3 ans, mais aussi de l’expérience de l’auteur dont la sœur est morte dans un couvent. Le personnage de Suzanne devient sous la plume de Diderot une figure allégorique de la liberté d'expression et de la révolte. L'adaptation de Jacques Rivette est fidèle au roman et reprend les trois actes centraux qui décrivent différents types de relation entre Suzanne Simonin et ses mères supérieures : d’abord la compassion et la bonté, puis le sadisme et l’intolérance et enfin l’attirance et la sexualité. La Religieuse de Jacques Rivette apparaît comme une œuvre manifeste dans la lignée de la Nouvelle Vague en transformant cette chronique du XVIIIe siècle en un questionnement contemporain.