Le Feu follet
Les dernières 48 heures d’un homme perdu. Alain quitte la maison de santé où il a suivi une cure de désintoxication. Lydia, sa maîtresse, une amie de sa femme Dorothy qui l’a quitté, veut l’aider. Alain se rend à Paris et commence à travers les bars et chez d’anciens amis une sorte de recherche de lui-même en remontant le passé. Au terme de ce pèlerinage, Alain va se préparer au grand départ. Sur la glace de sa cheminée il a inscrit une date et sur la table de chevet, le revolver est prêt.
Louis Malle aimait dire que Le Feu follet était le premier film dont il était entièrement satisfait. Adapté du roman éponyme de Drieu la Rochelle – celui-ci inspiré par son ami, l’écrivain Jacques Rigaut –, le film est d’une grande noirceur (...) Louis Malle fait déambuler son personnage solitaire dans une ville devenue fantomatique, et l’enferme dans ses réflexions. Solitude, marche nocturne, introspection, ce sont là des thèmes chers au cinéaste. Musique de Satie, intensité des plans resserrés sur des mains ou des visages, beauté d’un noir & blanc à la Bresson… Et puis, il y a Maurice Ronet incarnant physiquement le désespoir de vivre, une existence à la dérive. Ce personnage à la Fitzgerald constitue le rôle de sa vie pour l’acteur, qui, quasiment envoûté, ne jouera la plupart du temps par la suite que des rôles sombres et tourmentés.