Persona
L’actrice Elisabet Vogler, atteinte de mutisme, est soignée par l’infirmière Alma, sur une île où elles vivent en huis clos. Une fusion s’opère peu à peu entre leurs deux identités.
D’une trame ténue, Bergman tire son œuvre peut-être la plus riche et la plus novatrice. Réflexion hypnotique sur la magie du septième art, Persona devait à l’origine s’intituler « Cinématographe », et la référence aux images mentales qui assaillent notre cerveau est présente dès l’énigmatique prologue. C’est un film sur la tricherie de l’artiste, le mot « persona » faisant référence aux masques des comédiens antiques : Elisabet devient mutique pour ne plus mentir. Le prénom de l’infirmière Alma évoque, par contraste, la vérité de l’âme. Le tournage a lieu sur l’île de Fårö, où le cinéaste va bientôt s’installer avec l’actrice Liv Ullmann, qui fait ici sa première apparition dans l’univers bergmanien.
N.T. Binh, Ingmar Bergman, le magicien du Nord (Gallimard, 1993)