Au risque de se perdre
Belgique, 1930. À 21 ans, Gabrielle Van der Mal (Audrey Hepburn), fille d’un chirurgien renommé, entre comme novice au couvent, où elle fait le silencieux et difficile apprentissage de la vie de religieuse. Devenue Sœur Luc, elle essaye de se conformer aux règles de la communauté et de mettre de côté sa personnalité.
Avec une certaine économie narrative et une réelle sobriété (Fred Zinnemann refuse d’accompagner musicalement la scène finale, la laissant "brute"), le film suit plus de quinze ans de la vie de Gabrielle, devenue sœur Luc. Entre espérances, errements et doutes, elle se forme en Belgique, avant de partir en mission en Afrique pendant plusieurs années auprès d’un médecin athée, puis de revenir dans une Europe en guerre, où les religieuses doivent faire preuve de neutralité. Avec le décès de son père sous le feu allemand, son déchirement intérieur est criant, sa foi vacille. Car Gabrielle a une ardente personnalité, indépendante et fière. Réfractaire à une obéissance aveugle, elle a jusque-là dû, par croyance, composer et étouffer qui elle était.