Barres
Une suite de sketches montre toutes les façons imaginables de passer les tourniquets du métro.
En réaction à la campagne RATP de 1982 lancée sous le slogan « Frauder, c'est bête », Luc Moullet imagine une ode burlesque à l'agilité des fraudeurs, contraints de renouveler d'ingéniosité depuis la disparition des poinçonneurs et l'émergence des machines automatiques. « Plus il y a d'obstacles, plus l'homme veut les vaincre » : la citation de Pascal – placée au centre du court métrage – résume l'ambition du film et du cinéaste, désireux de mettre en scène l'escalade d'un système que rien n'arrête. À chaque progrès technique, l'usager doit s'adapter, et Luc Moullet filme ce bras de fer d'un regard amusé tout en conservant un propos politique. Presque entièrement créé en studio par crainte d'être interdit de tournage dans le métro, Barres parvient à susciter un rire généreux grâce à son ancrage réaliste et à une succession de rebondissements plus réjouissants les uns que les autres.