Buena Vista Social Club
Dans les rues de La Havane, Wim Wenders filme les musiciens du célèbre groupe cubain… Un portrait délicat à valeur de mémoire sur les charismatiques membres de Buena Vista Social Club.
Le travail documentaire de Wenders a depuis toujours valeur de mémoire, mettant sur le devant de la scène, avec attention et justesse, ses aînés, parfois ses maîtres. Buena Vista Social Club est bien dans cette veine. Devant ces "super-abuelos", il se met en retrait. Mais son œil est partout, saisissant les détails qui n’en sont finalement pas. Avec un art virtuose du montage, il navigue entre les continents (La Havane, Amsterdam et New York) et les ambiances (interviews, scènes de rue, de répétitions et de concerts). Il capte la joie de de ces phénix cubains de rejouer ensemble, de partager de nouveau leur musique - certains étaient en retraite depuis des années, contraints à des petits boulots alimentaires. Dans une tonalité sépia, en couleurs ou en noir & blanc, sans trop de nostalgie, Wenders filme ces oubliés de la révolution cubaine, personnages charismatiques et drôles. Il regarde également Cuba sans en faire le portrait, car pour lui, ce n’est pas le sujet. Le seul sujet, c’est ce qui l’a séduit dans cette musique : l’honnêteté, les émotions profondément ressenties. Selon Joachim Cooder, le fils de Ry, le son est cette musique « subtile, sereine, puissante ».