De la vie des marionnettes
Une nuit, Peter Egerman, petit bourgeois respectable, commet un crime particulièrement sordide sur une prostituée. Mogens Jensens, psychiatre et ami de l’assassin, est chargé du dossier d’expertise. Quelques semaines auparavant, Peter lui avait avoué nourrir des pulsions meurtrières à l’égard de sa femme, Katarina. À travers les témoignages de ses proches et des moments saisis avant et après le drame, le film tente de comprendre les raisons de son passage à l’acte…
Parti s’installer à Munich en 1976 suite à des problèmes avec la justice, De la vie des marionnettes est l’unique long-métrage que Bergman tourne en langue allemande avec des acteurs allemands. Tout le génie du cinéaste suédois se retrouve dans l’impressionnante scène d’ouverture : d’abord dominé par la couleur rouge – symbole de la vie, de la passion –, le film passe abruptement au noir et blanc suite au crime commis par Peter. Bergman fait ici un choix de mise en scène radical et audacieux : De la vie des marionnettes est une merveille de construction filmique mêlant différentes strates temporelles – avant, pendant et après le meurtre – alternant entre la confession face caméra, la reconstitution « classique » des événements, le tout enveloppé par une voix off (...) Comptant parmi les œuvres préférées de Bergman, De la vie des marionnettes est une brillante variation sur l’échec du couple et le sentiment de mal-être chronique, où semblent résonner toutes les angoisses existentielles du maître suédois.