Entre nos mains
Pour sauver leur emploi, des femmes décident de reprendre le pouvoir dans leur entreprise de lingerie en créant une coopérative. Au gré des épreuves et des rebondissements, elles découvrent avec bonheur et humour la force du collectif, de la solidarité et une nouvelle liberté.
La première image du film nous montre une main qui maintient une étoffe sous le pied presseur d'une machine à coudre. Tout est déjà là. Entre nos mains. Les mains de l'ouvrière et l'outil de travail, de production. Prendre en main son avenir. Créer une entreprise autogérée. Une économie qui ne serait plus au service du capital mais de l'humain. Mise en parallèle avec le processus de création cinématographique. On tourne, on coupe, on monte. Le fil à coudre et la pellicule. Les ouvrières confectionnent de la lingerie fine. Ouvrage collectif qui touche à l'intime. Le film partage des émotions profondément humaines en suivant le cheminement intérieur des personnages avec leurs doutes, leurs craintes, leurs attentes. Mariana Otero est une cinéaste engagée mais elle n'essaye pas d'illustrer un slogan. Elle aime ceux qu'elle filme. Dans un pur moment de cinéma, la fin du film témoigne de la sincérité de la relation, de leur réelle complicité. Elle dévoile avec pudeur la beauté, la grandeur des gens ordinaires, de ceux que l'on ose encore nommer les « petites gens ».
Paroles de cinéastes
Laurent Salgues, ACID