India Song
A Calcutta, en 1937. Anne-Marie Stretter, épouse de l’ambassadeur de France, entretient une relation amoureuse avec Michael Richardson. Un soir, au cours d’une réception donnée à l’ambassade, elle le retrouve et lui accorde quelques pas de danse. Parmi les invités se trouve aussi le vice-consul de France à Lahore, envoyé en disgrâce à Calcutta. Celui-ci, apercevant Anne-Marie, ne tarde pas à lui déclarer son amour passionné, devant l’assemblée des convives scandalisée. Le lendemain, Anne-Marie a mystérieusement disparu…
(...) Autre rencontre déterminante, celle de Marguerite Duras qui assiste aux répétitions de L’Amante anglaise, mise en scène par Claude Régy en 1968. Duras se souviendra du comédien et l’invitera à jouer dans trois de ses films : Détruire, dit-elle (1969), son tout premier long-métrage, où l’acteur joue Stein, personnage récurrent de son œuvre, Jaune le soleil (1971) et, surtout, l’inoubliable India Song (1975). Michael Lonsdale y incarne un vice-consul languissant, dont la silhouette fantomatique se traîne dolemment à travers les salons et courts de tennis d’une propriété abandonnée. Sur la bande-son, audacieusement désynchronisée de l’image, il pousse de terribles hurlements d’amour et de désespoir (précédemment enregistrés lors d’une représentation radiophonique du texte en 1974) (...).
Mathieu Macheret, Le Monde