L'Ange blanc
Une infirmière tout juste diplômée (Barbara Stanwyck) découvre qu’un praticien laisse mourir les enfants de la famille où elle travaille pour toucher un héritage…
Avec l’intelligence et l’audace (esthétique et politique) qui caractérisent l’oeuvre entière du cinéaste de génie William A. Wellman, L’Ange Blanc mélange toutes les figures et inquiétudes de la période du Pré‑Code. Les parents et familles riches y sont au mieux démissionnaires (les enfants et les pauvres n’ont jamais voix au chapitre ; les voyous sont crapuleux lorsqu’ils s’associent aux puissants (le personnage du chauffeur), et héroïques lorsqu’ils se substituent aux policiers et juges pour défendre les victimes (le bootlegger, figure antithétique de hors‑la‑loi). La fin du film, d’une amoralité parfaitement assumée et réjouissante, voit ainsi le séduisant bootlegger faire justice lui‑même, en expédiant le chauffeur pervers à la morgue, avec l’aide de la pègre.
Hélène Frappat