La Bataille de Solférino
6 mai 2012, Laetitia, journaliste télé, couvre le deuxième tour de la présidentielle au cœur de la foule, rue de Solférino. C’est également le jour où Vincent, son ex, débarque, sûr de son droit de visite, pour revoir ses deux petites filles. Entre la promesse des lendemains qui chantent et les secrets du passé qui s’entremêlent, c’est une journée pour l’Histoire qui rattrape ces destins du quotidien.
On n'entre pas dans ce récit, on y est embarqué, on est jeté dedans. On est dans un appartement parisien, collé à des personnages, un beau matin déjà survolté. C'est que c'est un jour pas comme les autres dans la capitale, et il y a un monde fou. L'étau humain du coup se resserre autour des protagonistes qui sont très vite en zone rouge. En fait, c'est pas grand chose si l'on prend un peu de recul, si on s'élève, si on respire plus calmement. Mais rien à faire, la tension monte, le rythme s'accélère, la bataille fait bientôt rage dans un décor urbain des grand jours. Avec une impressionnante maîtrise du cadre et un sens précis de la mise en scène, Justine Triet va nous faire suivre de tout près un mini drame humain. Accrochée à son propos pour ne pas le perdre dans cette foule de la rue de Solférino, la jeune réalisatrice nous livre un film touchant, intime et juste sur notre condition d'animal social.
Paroles de cinéastes
Jérôme Le Maire, ACID