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Sébastien Laudenbach

La Jeune fille sans mains

1h13
2016
France
distribué par : Shellac
Visa d'exploitation : 144 143
DCP
Olivier Mellano
Festival de Cannes 2016 - Programmation ACID. Festival d’Annecy 2016 - Compétition longs métrages, mention du Jury.

Un meunier vend sa fille au diable contre une pluie d’or aussi brillant que sale. « Tu as souhaité être riche, comment voudrais-tu être en paix ? » lui demande le diable, qui exige aussi de lui qu’il coupe les mains de sa propre fille. « Je t’ai tendu mes mains pour que tu les tiennes et les protèges » s’exclame celle-ci, incrédule, après que son père s’est exécuté. Elle s’enfuit. Et tout file, les traits comme le sang, les taches comme les ombres, les yeux comme les joies.

Le dessin bruisse dans La Jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach. Un jeu graphique mouvant, incessant qui nous emporte dans l'épopée de cette jeune fille vendue au Diable par son père, un meunier avide... Une bande son charnelle, très présente accompagne des images colorées, palpitantes qui convoquent ellipses, changements d'axe, ruptures de perspectives pour construire d'un trait ou d'une couleur l'espace du conte. Le monde cruel des frères Grimm surgit par petites touches organiques. Ce monde impitoyable qui permet aux parents de devenir les bourreaux de leurs enfants, naît au détour d'un dessin. Gros plans sur des regards, plans larges qui distillent la nostalgie de l'attente, du temps qui passe, suggestions, apparitions/disparitions dans un même mouvement, ruptures de rythme, autant de cinéma qui interpelle notre imaginaire, nous bouscule, nous surprend et nous accroche au destin de cette jeune fille amputée de ses mains car trop pure. Sébastien Laudenbach n'illustre pas le conte de Grimm, il en redigère la cruauté initiale dans une explosion de couleurs et de sentiments forts, puissants, pour notre plus grand plaisir.

Paroles de cinéastes
Marion Lary, ACID

Animation en salle :

Rétrospective 30 ans de l’ACID 
en salles automne 2022