La Maison et le monde
Au début du XXe siècle, dans la région du Bengale, Nikhil et Sandip sont deux amis pris dans les bouleversements de la colonisation et les aspirations de la lutte nationaliste. Leur affrontement, politique et moral – Nikhil est propriétaire terrien (zamindar) alors que Sandip est un charismatique orateur politique – prend une autre tournure lorsque la femme de Nikhil, Bimala, sort de sa réclusion traditionnelle. Elle vient se placer au centre de ce qui devient un triangle amoureux…
Satyajit Ray adapte plusieurs fois l’écrivain Rabindranath Tagore (1861-1941) : trois nouvelles avec Trois filles (1961), Charulata (1964) et La Maison et le monde (1984). S’il s’empare de bien d’autres romanciers bengalis tout au long de sa carrière, le lien avec Tagore est différent, tant ce dernier est un totem essentiel de la culture bengalie. Ray réalise d’ailleurs en 1961 un documentaire remarqué sur lui, pour le centenaire de sa naissance. Au-delà des adaptations cinématographiques, l’art de Tagore (musique, chansons, peintures) infuse le cinéma de Ray et, plus largement, la culture bengalie. Rabindranath Tagore est moins connu désormais en Occident que de son vivant, prix Nobel de littérature en 1913, traduit par André Gide et proche de Romain Rolland, il a révolutionné la langue et la littérature.
Amandine D’Azevedo,
Les Acacias, document d'accompagnement