La Maman et la putain
Alexandre est un jeune dilettante oisif. Il vit chez Marie, sa maîtresse, et flâne à Saint-Germain-des-Prés. Un jour, il croise Veronika, une jeune infirmière. Il entame une liaison avec elle, sans pour autant quitter Marie…
La Maman et la Putain n’en finit pas de nous “parler”. Il était pourtant devenu rare depuis sa sortie, jamais encore restauré. Il n’en a pas moins continué de symboliser quelque chose comme un absolu du cinéma d’auteur, du cinéma de chambre, du cinéma de la rencontre. Quel que soit l’endroit par lequel on le prenne, il subjugue : sa durée est hors-norme, son noir et blanc a quelque chose d’originel et de fantomatique. Son jeu est anticonformiste dans sa façon de refuser le naturalisme sans pour autant se refuser au sentiment. Sa mise en scène épurée, toute entière dans la retenue, retrouve l’assurance magnétique des classiques, ces “fondamentaux” qu’Eustache admirait plus que tout : Renoir, Lubitsch, Guitry, Pagnol, Mizoguchi, Lang, Dreyer, Murnau...
Sonia Buchman