La Pointe courte
À Sète, dans le quartier qui borde l’étang de Thau et que l’on appelle La Pointe Courte, un homme revient pour les vacances sur les lieux de son enfance. Il espère faire partager à sa jeune épouse son amour pour ces paysages. Le couple, que mine l’incompréhension, ne s’intéresse guère à l’existence et aux problèmes des habitants du quartier.
Ce film est fait du mélange de deux chroniques - celle d’un couple après 4 ans de mariage - et celle d’un village de pêcheurs : La Pointe courte. Il y avait le côté clair à l’ouest, sur le quai du mistral, en plein soleil vers midi. Les femmes lavaient leur linge. Les draps séchaient en claquant dans le vent. De l’autre côté, régnait le sombre. Les hommes en bleu, les bassines de goudron, les filets noirs qui séchaient. Déjà je sentais deux côtés à chaque chose, le côté des hommes et le côté des femmes, le monde de la réalité issu des gens observés et le monde mental où l’esprit vagabonde, invente des structures et des formes. Cette aventure avec des comédiens et des techniciens en coopérative et complètement engagés m’a permis de me lancer dans le cinéma d’une façon libre et radicale. Je leur dois tout.
Agnès Varda