Larmes de joie
Deux anciens artistes de music-hall, Gioia Fabricotti, surnommée Tortorella, figurante à Cinecittà, et Umberto Pennazzuto alias Infortunio, qui vit de petites combines, se retrouvent, sans l’avoir voulu, à passer une fois de plus ensemble la nuit de la Saint-Sylvestre. Entraînés par Lello, un petit truand, ils vont de fête en fête et de mésaventure en mésaventure.
On découvre Anna Magnani en... blonde, plus volcanique et vulnérable que jamais. Ben Gazzara, futur acteur fétiche chez John Cassavetes, joue les voleurs de salon, les rats de gala, entraînant les deux autres dans ses combines perdues d'avance. Monicelli et sa complice, la grande scénariste Suso Cecchi D'Amico, concoctent pour le trio une folle virée nocturne dans Rome, à la poursuite des illusions de chacun : romance, richesse ou, au moins, un brin de rêve, pour quelques heures. Comme dans un petit conte philosophique dont les héros, quoi qu'ils fassent, malgré leur énergie, leur rage de vivre, sont toujours les dindons de leur propre farce.
Cécile Mury, Télérama