Les Ailes du désir
À Berlin, deux anges, Cassiel et Damiel, sont les témoins invisibles des pensées des personnes qu’ils croisent...
Tourné deux ans avant la chute du Mur, le film montre un Berlin qui porte toujours les cicatrices à vif de son histoire : les ruines de la guerre et le Mur, symbole omniprésent de la guerre froide sur lequel bute en permanence la caméra. À cette cartographie concrète, faite de limites et d’horizons bouchés, se superpose une cartographie mentale déployée par le monologue d’Homère, vieillard hantant, la Stadtbibliotek : il convoque par ses souvenirs la mémoire de ceux qui ont disparu et du Berlin sous les bombardements. Imprégné par sa relecture des poèmes de Rilke, Wenders voit s’imposer à lui l’idée des anges, « regard libre », capables de traverser la ville et de circuler de façon fluide dans cet espace marqué parles frontières. C’est tardivement, au cours de l’écriture, qu’émerge le personnage de la trapéziste, interprété par Solveig Dommartin. Malgré le chaos de la préparation, l’ajout en cours de tournage du rôle de Peter Falk, le film remporte un immense succès.
Wafa Ghermani, La Cinémathèque française