À partir d'une série d'eaux fortes de Goya (Les Désastres de la guerre) et après une ouverture presque champêtre, le film décrit la brutalité de la guerre.

Second film de l’équipe Pierre Kast-Jean Grémillon après Les Charmes de l’existence (1949), Les Désastres de la guerre (1951) est signé cette fois par Kast seul, Grémillon assurant la partie sonore du court métrage : auteur du puissant commentaire qui donne forme au documentaire, qu’il dit de sa voix unique — alliance de sobre grandeur et de simplicité vivante, portée par un discret chant intérieur, — Grémillon signe aussi la musique pour orgue, clavecin et roulements de tambour. C’est dire son engagement résolu dans ce court métrage qui fait écho à son Six juin à l’aube (1944-46). Au rythme des visions terribles de Goya, Grémillon poursuit dans ces Désastres sa méditation tragique sur la guerre, et donne à voir ce qui était absent de son évocation du Débarquement de Normandie : les cadavres suppliciés jonchent les eaux-fortes.

Philippe Roger