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Les Fleurs de Shanghai
À la fin du XIXe siècle, dans la concession britannique de Shanghai. Plusieurs "maisons des fleurs", réservées à l’élite masculine, forment un monde clos, où l’on vient autant pour dîner, fumer de l’opium, jouer au mah-jong et se distraire que pour rencontrer des courtisanes. Les femmes qui y travaillent sont appelées « les fleurs de Shanghai » ...
Les véritables sentiments se jouent en deçà de l’action anecdotique, à l’intérieur d’un sous-texte qui se dissimule dans l’opacité même du temps. D’où l’usage virtuose du plan-séquence et de la profondeur de champ, mais dans un tout autre esprit que Welles tel que le célébrait Bazin : si le cinéaste refuse la fragmentation du découpage, c’est pour instaurer une fragmentation plus subtile, où la multitude de signes délivrés à l’intérieur du plan constitue une fin en soi – qu’il appartient au spectateur de guetter, et au critique de déchiffrer.
Yann Tobin, Positif