Les Garçons
À Rome, Scintillone et Ruggeretto, deux jeunes marginaux désœuvrés, ont volé une voiture et son chargement. Après avoir pris en route des prostituées chamailleuses, les compères organisent une virée pour revendre leur butin. Avec l’aide de Gino la Belle, une petite frappe rencontrée lors de funérailles, ils trouvent une combine et empochent un pactole. Les trois garçons décident alors de profiter des filles et de s’enfuir avant de les avoir payées…
Bolognini dit n’avoir rencontré qu’un seul génie. Pasolini. En 1959, ils écrivent ensemble le scénario des Garçons. L’écrivain n’est pas encore cinéaste, mais il a déjà un univers, celui des marginaux, petits voyous et prostituées de Rome. Si le film porte bien la marque de Bolognini (image superbe, souci du détail, direction d’acteur), Pasolini lui apporte sa connaissance de l’errance et des petits trafics, des instincts primaires des personnages (désirs sexuels et d’argent). En désaccord sur le choix des comédiens – le metteur en scène avait opté pour les célèbres (et très beaux) Jean-Claude Brialy et Laurent Terzieff –, Pasolini mettra un terme à leur collaboration. Passant lui-même à la réalisation, c’est avec des acteurs non professionnels, de vrais borgatari (habitants des faubourgs romains), qu’il tournera deux ans plus tard, sur le même thème, son premier film, Accattone.