Les glaneurs et la glaneuse
Un peu partout en France, Agnès a rencontré des glaneurs et des glaneuses, récupéreurs, ramasseurs et trouvailleurs. Par nécessité, hasard ou choix, ils sont en contact avec les restes des autres. Leur univers est surprenant. On est loin des glaneuses d’autrefois qui ramassaient les épis de blé après la moisson. Patates, pommes et autres nourritures jetées, objets sans maître et pendule sans aiguilles, c’est la glanure de notre temps. Mais Agnès est aussi la glaneuse du titre et son documentaire est subjectif. La curiosité n’a pas d’âge. Le filmage est aussi glanage.
Aux quatre coins de la France, la rencontre d'Agnès Varda avec des adeptes du glanage et du grappillage. Filmé en DV, Les Glaneurs et la Glaneuse passe au crible une société du gaspillage, qui oblige des laissés-pour-compte à lutter pour leur survie. Tout en définissant son cinéma – entre flânerie et orchestration rigoureuse –, ce « road-documentary », comme le surnomme Varda, égrène un ensemble de portraits d'invisibles enfin mis en lumière. Dans un mélange d'impertinence et de radicalité, Varda se caractérise comme une glaneuse de plans, observant le temps qui passe.
La Cinémathèque française