Michael Cimino un mirage américain
En avril 2010, Jean-Baptiste Thoret prend la route avec Michael Cimino, de Los Angeles au Colorado. « Si vous voulez comprendre mes films, lui avait alors dit le réalisateur de Voyage au bout de l’enfer, vous devez voir les paysages où ils ont été tournés ». Ce road-movie oral et enregistré deviendra d’abord un profile publié dans les Cahiers du Cinéma puis un livre, Michael Cimino, les voix perdues de l’Amérique (Flammarion). Dix ans plus tard, Cimino n’est plus mais son fantôme continue de hanter certains replis de l’espace américain.
Tourné au cours de l’hiver 2020, Michael Cimino, un mirage américain, repart sur les traces de Michael Cimino, à la recherche de son Ouest, cette Amérique réelle et fantasmée qui a traversé ses films, des espaces grandioses du Montana où il a tourné La Porte du paradis à la communauté de Mingo Junction, Ohio, cette petite ville sidérurgique qui a servi de décor à Voyage au bout de l’enfer.
Dans Michael Cimino un mirage américain, il y a Jim, Kathy, Orin, Bobby, John Wayne et un certain Boom-Boom. Quentin passe une tête, tout comme Oliver, Stanley et John. Et dans les plis de tout ça, il y a des bouts de Mingo Junction (Ohio), d’Amérique, donc de cinéma, et un peu de Michael Cimino. C’est un mirage vrai.
Jean-Baptiste Thoret