
Outsiders
À Tulsa, Oklahoma, deux bandes rivales s’opposent. D’un côté, les Greasers, gamins pauvres, sans famille, issus du mauvais quartier de la ville ; de l’autre, les Socs, gosses de riches se pavanant en Cadillac. Lors d’une bagarre, Johnny plante un Soc afin de sauver la vie de son meilleur ami Ponyboy. Dallas leur conseille de s’exiler à la campagne.
La ville et ses néons, la philosophie des gangs, les attitudes urbaines transmises de génération en génération et de film en film sont des pièges, particulièrement pour les enfants de la classe ouvrière. Les outsiders, ce sont ces deux gamins qui ne trouvent leur place ni dans l’Amérique de l’abondance et du spectacle (trop pauvres) ni dans les postures obligées de leur classe sociale (trop rêveurs et pas assez endurcis). « Apprenons à nous détourner des mauvais clichés et à contempler la beauté du monde », disent en substance les deux anti-héros de ce film bouleversant sur la fin de l’innocence. Ce qui résume la vision de Coppola, grand outsider mélancolique devant l’éternel.
Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, 26 juin 2001