Sans soleil
Une réflexion en images sur divers pays, de l’Islande à la Guinée-Bissau, en passant par le Japon. Comme un lointain écho à sa Jetée, Chris Marker signe un film qui tient à la fois du poème, de la fiction et de l’essai.
À travers les lettres d’un homme à la caméra qui parcourt le monde, Sans soleil s’interroge sur la mémoire et les nouvelles technologies. Du Japon à la Guinée-Bissau, de l’Ile-de-France à San Francisco, le film dresse une «liste de choses qui font battre le cœur». L’auteur oppose le temps africain au temps asiatique. «L’éloignement des pays répare en quelque sorte la trop grande proximité des temps», peut-on lire en introduction à travers une citation reprise à Racine. L’auteur cherche à placer dans une continuité une image de «bonheur» : celle de trois enfants sur une route en Islande en 1965. Il se souvient d’avoir eu l’idée cette année-là d’un film de science-fiction intitulé Sans soleil qui s’intéressait à l’«homme de l’an 4001» qui aurait perdu non pas la mémoire mais l’oubli. S’il a renoncé à ce projet, le film que nous voyons (et qui s’appelle aussi Sans soleil) en porte la trace.
Bamchade Pourvali