Sans toit ni loi
Une jeune fille errante est trouvée morte de froid : c’est un fait d’hiver. Était-ce une mort naturelle ? C’est une question de gendarme ou de sociologue. Que pouvait-on savoir d’elle et comment ont réagi ceux qui ont croisé sa route ? C’est le sujet de Sans toit ni loi. Peut-on faire le portrait d’une fille difficile à saisir et dont toute l’attitude est refus? La caméra s’attache à Mona, racontant les deux derniers mois de son errance. Elle traîne. Installe sa tente près d’un garage ou d’un cimetière. Elle marche, surtout jusqu’au bout de ses forces.
Je me suis vraiment placée quand j'ai fait ce film sur cette impulsion, le froid, la saleté, les espaces, Mona que je ne comprends pas. Et à partir de là j'ai vraiment essayé de travailler comme les peintres font sur le rendu, sur la texture, sur la matière même de cette chose-là que je racontais.
Agnès Varda
entretien avec Serge Daney