Six femmes pour l’assassin
Avec l'histoire d'un tueur en série évoluant dans le milieu de la mode, Bava peaufine les mécanismes du thriller italien moderne et invente un univers mental baigné de couleurs irréalistes. Sensuel et sanglant, l'acte fondateur du giallo.
Beaucoup de choses ont été écrites sur la révolution qu'a représenté Six femmes pour l'assassin. Le film, on le sait désormais, inventa un nouveau genre cinématographique, se nourrissant d'influences diverses (Hitchcock, les Krimi ouest-allemands) se singularisant moins par ses thèmes que par la manière dont il inventait un nouveau rapport à la violence, en mêlant culture haute et basse, opéra et roman photo, dans la fureur d'une volonté syncrétique totale. Réalisé en 1964 par Mario Bava, le film confirmera le génie d'un artiste qui avait tourné le dos à l'irrésistible élan réaliste du cinéma italien depuis l'après-guerre pour décrire un monde ne renvoyant qu'à un univers mental, abstrait.
Jean-François Rauger, La Cinémathèque française