Sois belle et tais-toi !
Delphine Seyrig s’entretient avec vingt-quatre actrices françaises et américaines sur leurs expériences professionnelles en tant que femmes, leurs rôles et leurs rapports avec les metteurs en scène, les réalisateurs et les équipes techniques. Bilan collectif plutôt négatif en 1976 sur une profession qui ne permet que des rôles stéréotypés et aliénants.
Au cours des années soixante-dix, Delphine Seyrig rejoint le mouvement féministe avec passion et enthousiasme et travaille principalement avec des réalisatrices dont elle salue les formes, les visions et les thèmes nouveaux (...). Celle qui a la réputation d’être une actrice « intellectuelle » et exigeante, s’impose également en femme d’action : « La seule entrave à sa liberté, c’est l’injustice dont les autres sont victimes », dira d’elle Marguerite Duras. Dans le prolongement de ses engagements, Delphine Seyrig s’empare de la vidéo, dès 1974, et réalise un essai documentaire, Sois belle et tais-toi (1975-1976), dans lequel elle interroge des actrices françaises et nord-américaines sur leur métier.
Hélène Fleckinger, La Cinémathèque française