Un peu plus de vingt ans après sa sortie, il serait dommage de revenir à Mulholland Drive sur un mode seulement nostalgique, comme à un jouet d’autrefois (ce casse-tête narratif qui a tant marqué à l’époque). On n’oubliera certes pas la passion interprétative que le film de David Lynch a suscitée, ce désir alors largement partagé de reconstituer, comme un puzzle, son éventuel récit caché. 

Mais Mulholland Drive fait aussi un état des lieux des passions cinématographiques : celles de la cinéphilie, celles des studios hollywoodiens. En cela, il ponctue la fin d’un certain âge du cinéma – et d’autant plus que Lynch a lui-même revitalisé le format de la série télé avec Twin Peaks. Revoir Mulholland Drive à cette aune est fort instructif vingt ans après, alors que le paysage général a énormément changé sous la pression grandissante des plateformes.

Par-delà le cinéma, ou à travers lui, Lynch suggère également une contre-histoire des mythologies américaines, et plus largement des représentations occidentales – notamment leur manière d’envisager les figures féminines ou leur capacité à radicalement dénier les déchets et l’écologie générale.

Autant de questions qui travaillent l’œuvre de Lynch depuis ses tout débuts (lorsqu’il était encore étudiant d’art) et jusqu’à aujourd’hui (la folle résurrection de Twin Peaks, The Return, en 2017). 

On peut bien sûr privilégier l’un ou l’autre de ces divers aspects ou angles selon les demandes.

Âge : tout public, à partir de 15 ans

Durée : soit une présentation solide de 30 minutes avant le film et un débat ensuite, soit une conférence de 60 minutes après le film, illustrée d’extraits de films (de David Lynch ou d’autres cinéastes invoqués par Mulholland Drive). 

Lieu : une salle de cinéma, équipée d’un vidéoprojecteur qui peut être connecté à un ordinateur portable pour la diffusion des extraits

Jauge : à l'appréciation de l'exploitant

TARIFS ET MODALITÉS

• 1 séance : 300 € (facture autoentrepreneur)

• L'ADRC pourra prendre en charge les frais de déplacement (SNCF) de l'intervenante. L'accueil (hébergement, repas) est à la charge de la salle.  L'exploitant s'engage à mentionner le soutien de l'ADRC sur le matériel de communication comme suit : "Avec le soutien de l'Agence Nationale pour le Développement du Cinéma en Régions". 
• Les projections donnent lieu à une déclaration des recettes selon la procédure commerciale habituelle (billetterie CNC).Ce film ne fait pas l’objet de minimum garanti (partage des recettes à hauteur de 50 %).

L'INTERVENANT

Critique aux Cahiers du cinéma, ancien rédacteur en chef du Magazine littéraire et enseignant à l’université Paris 3-Sorbonne nouvelle, Hervé Aubron est notamment l’auteur d’un essai sur Mulholland Drive (éd. Yellow Now). 
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