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Étude Publié le 29/10/2020

Le tissu cinématographique des DOM en 2019

En 2019, les DOM comptent 34 établissements cinématographiques. On peut clairement constater des inégalités dans la répartition de ces salles, d’un DOM à l’autre, La Réunion accueillant 18 cinémas tandis que Mayotte n’en possède que 2. De plus, ces départements comportent de nombreuses zones blanches.

À titre d’exemple, le littoral Est et l’intérieur de La Réunion sont dépourvus de salles, tout comme les littoraux de la Guadeloupe. Ces zones blanches s’expliquent principalement par la géographie ou la topographie de ces départements et par une concentration des établissements importants (multiplexes) dans les agglomérations les plus peuplées. La densité cinématographique du parc domien est faible avec en moyenne 0,36 écran pour 100.000 habitants alors que la moyenne métropolitaine s’élève à 0,91 écran.

Plusieurs facteurs sont couramment avancés pour expliquer cette carence structurelle :

  • les équipements culturels domiens – hors multiplexes – sont essentiellement gérés par des associations et celles-ci manquent cruellement de moyens ;
  • le marché de l’exploitation et de la distribution est très concentré et peu dynamique ;
  • le prix moyen d’un billet de cinéma est bien plus élevé (7,81 €) qu’en métropole (6,64 €) ;

En outre, l’offre de films proposée aux spectateurs souffre d’un manque de diversité très marqué.

Les établissements à activité soutenue en Guadeloupe, Guyane et Martinique ont programmé en 2019 entre 69 et 74 % de séances de films américains (la moyenne métropolitaine se situant à 45 %). Dans le champ de l'Art et Essai, le taux d'exposition oscillait entre 12 et 18 % des séances totales (31 % en métropole).

Ces dernières années quelques projets émergent mais arrivent rarement à aboutir en raison de lourds investissements (surcoûts de construction au regard de la métropole, îles soumises à des risques sismiques) et à des luttes concurrentielles débouchant sur de nombreux recours retardant la construction et l'ouverture de cinémas.

Cependant, des mesures récentes sont mises en place afin de réguler le marché domien. La TSA est ainsi effective dans les DOM depuis le 1er janvier 2016. Cette taxe a pour vocation de soutenir la filière, non seulement dans un objectif de modernisation du parc mais aussi de développement de la production et de la distribution d’œuvres de réalisateurs ultra-marins.

 

Sources : CNC, Wikipedia, Franceculture, senat.fr, megazap.fr