Femmes et voyous
La moderne Tokiko mène une double-vie : dactylographe le jour, elle traîne avec une bande de gangsters le soir. Le chef des malfrats s’appelle Joji, et il aime se montrer dans un club de boxe et dans les night-clubs où l’on joue du jazz. Un jour, Joji se fait aborder par le novice Hiroshi, qui aimerait rejoindre le clan. Affaire conclue. Ce n’est pas du goût de Kazuko, la soeur de l’étudiant, qui convoque le redoutable yakuza pour le sermonner. Il n’en faut pas plus pour que le gangster tombe amoureux d’elle, à la grande contrariété de Tokiko…
La mythologie du gangster va donner parmi les meilleurs films hollywoodiens des années 1930, et Yasujiro Ozu le cinéphile y trouvera une source d’inspiration dès Va d’un pas léger (1930). Cette réappropriation se teinte toutefois d’un véritable sentimentalisme, et le milieu de la pègre chez le cinéaste japonais est surtout le théâtre de tourments amoureux plutôt que de pétaradants règlements de compte en bandes organisées.
Pascal-Alex Vincent, Carlotta Films