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Salles de cinéma Publié le 17/12/2025

Décret tertiaire

La publication de la valeur absolue

Dans le cadre du Dispositif Éco-Énergie Tertiaire, dit « Décret Tertiaire », un nouvel arrêté, publié au Journal Officiel le 6 septembre 2025, permet de préciser certaines modalités d’application. Ce texte fixe le seuil de consommation énergétique théorique des cinémas, et permet donc d’entériner, sur OPERAT, la méthode de la valeur absolue.

Pour rappel, le décret tertiaire est une obligation réglementaire engageant les acteurs du tertiaire vers la sobriété énergétique. Il impose une réduction progressive des consommations énergétiques des bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m². Ce dispositif pourrait concerner près de la moitié des cinémas. 

Les exploitants soumis au décret doivent déclarer leurs consommations énergétiques sur la plateforme OPERAT. Ensuite, deux méthodes de calculs, avec des objectifs différents existent. La première fixe des objectifs de réduction, à partir d’une année de référence (postérieure à 2010). Ces objectifs sont de - 40 % en 2030, - 50 % en 2040 et - 60 % en 2050. Cette méthode conviendra particulièrement aux exploitations anciennes, ayant déjà une consommation élevée. 

Pour les cinémas plus récents (ou ayant déjà effectué des travaux), ces objectifs peuvent être impossibles à atteindre. Ainsi, la méthode dite valeur absolue fixe un niveau de consommation énergétique correspondant à une utilisation efficace et économe de l’énergie, équivalente à celle de bâtiments nouveaux de la même catégorie. Ce seuil, exprimé en kWh/an/m² est fixé par cet arrêté, et a été déterminé à partir de différentes sources, avec la concertation de plusieurs acteurs (FNCF, CST). 

La valeur absolue est ensuite distincte selon les différentes catégories de locaux : administration et bureaux, accueil du public et couloirs, salle de cinéma et cabines de projection et enfin valeur par défaut. Pour chacune de ces zones, la valeur repose sur deux sous-ensembles de valeurs : 

  • Valeur CVC (représentative des consommations de chauffage, ventilation, climatisation), variant selon la localisation ou l’altitude, avec un climat de référence. 
  • Valeur USE (autres postes de consommation), assortie d’une formule de modulation tenant compte de l’intensité d’usage du bâtiment.

Ces deux valeurs, combinées avec des informations complémentaires propres à chaque exploitation (zone climatique et altitude) permettent de fixer des objectifs adaptés. Par exemple, la salle de cinéma de Pornichet, ouverte en 2023, est située en zone climatique H2b à une altitude de moins de 400 m. La composante CVC, pour la partie salle de cinéma et cabine de projection est donc de 83 kWh/m²/an. À titre de comparaison, un cinéma situé en Ardèche (zone H2d) à une altitude similaire verra sa composante CVC augmenter à 130 kWh/m²/an. 

Concernant le sous-ensemble USE, la valeur étalon de tous les cinémas est de 26 kWh/m²/an. Cette valeur doit ensuite être pondérée, via une formule, par le nombre d’heures ouvrées par an et la surface moyenne des salles de cinéma. 

C’est l’ensemble de ces valeurs, modulées en fonction des différents critères précités, qui permettent dorénavant de fixer des objectifs pour la décennie à venir. Ces derniers conviendront particulièrement aux cinémas plus récents ou ayant déjà effectué des travaux pour diminuer leurs consommations énergétiques.