F for Fake (Vérités et mensonges)
Un essai en forme d'enquête sur l'illusion et le faux où sont convoqués Howard Hugues, Picasso, le faussaire Elmyr de Hory et Welles lui-même.
En réalisant F for Fake en 1973, avec la complicité de son ami François Reichenbach, trente-deux ans après son premier long métrage Citizen Kane, le réalisateur de La Splendeur des Amberson, de La Dame de Shanghai et d’Othello, nous offre une œuvre à part, remarquable et aboutie, associant scènes documentaires et séquences fictionnelles, pour parler avec malice de magie, de mensonge, de peinture et finalement de cinéma. Orson Welles, cinéaste majestueux et grand illusionniste du septième art, dans la lignée de Georges Méliès, nous dresse le portrait du faussaire Elmyr de Hory, peintre haut en couleurs, capable de tromper les grands spécialistes de l’art en imitant sans scrupule les toiles de Picasso, Modigliani ou Matisse. Welles, dans sa tenue de magicien, ouvre le film avec quelques tours, sous le regard d’Oja Kodar et devant la caméra de François Reichenbach, et annonce un discours faussement sincère et véritablement mensonger. Il commente ainsi les incroyables interviews d’Elmyr de Hory, jongle avec les images derrière sa table de montage et se met en scène pour encore mieux nous duper.
La Cinémathèque française