Les Doigts dans la tête
Chris, un jeune apprenti boulanger, est renvoyé par son patron pour retards répétés alors qu’il est logé par ce dernier qui veut maintenant l’expulser. Par mesure de protestation, il décide de renforcer l'occupation de sa chambre de bonne en compagnie de Rosette, sa petite-amie du moment vendeuse à la boulangerie, Léon, un ami mécano, et Liv, une touriste Suédoise de passage à Paris.
Une merveille ce petit film en blanc et noir qui se déroule pour l'essentiel entre les quatre murs d'une chambre miteuse. Merveille de fraîcheur, d'authenticité, de spontanéité, de gravité discrète. Aussi loin de la sécheresse du cinéma-vérité que des trémolos du drame populiste. Du cinéma libre, gai, vivant, moderne, du cinéma qui parle au cœur, et qui, sans en avoir l'air - un mot par-ci, une scène par-là, - en dit plus sur les conditions d'existence des jeunes ouvriers que bien des longs discours.
Le Monde (1974)