La Fille sur le pont
Un pont de Paris, la nuit. Une fille, Adèle, penchée au-dessus des eaux glacées de la Seine, prête à y noyer ses tristesses. Un homme, surgi de nulle part, inattendu, intéressé. Il s’appelle Gabor, il est lanceur de couteaux, il a besoin d’une partenaire...
Truffés de bons mots les dialogues pétillants de Serge Frydman jouent la carte de la Screwball comedy. Mais, comme toujours le cinéma de Patrice Leconte se laisse difficilement enfermer dans un genre défini. Si on rit beaucoup, le film menace à tout instant de basculer dans la tragédie. Le bruit assourdissant des couteaux qui pleuvent autour d’Adèle, le tourbillon du succès de la dolce vita dans les palaces rappellent à tout instant les caprices de cette roue de la fortune que les deux héros ne peuvent s’empêcher de relancer. Et si le charme n’opérait plus ? et si le lanceur manquait sa cible ? Ce doute lancinant en plein bonheur (qui renvoie aux angoisses du Mari de la coiffeuse) donne tout son prix à la romance d’Adèle et Gabor.
Philippe Rouyer (Positif)