
L'Inspecteur Harry
À San Francisco, l'inspecteur Harry Callahan poursuit un tueur qui menace d'exécuter une personne par jour tant que 200 000 dollars ne lui seront pas versés.
L’Inspecteur Harry aurait pu devenir un film caricatural ou vulgairement réactionnaire si Don Siegel ne transcendait pas le scénario par une mise en scène au formalisme éclatant, d’une beauté folle qui frôle parfois l’abstraction. La virtuosité et le style spectaculaire de Siegel apportent beaucoup de complexité et d’envergure à cette chasse à mort dans San Francisco entre Harry Callahan et le tueur en série Scorpio, véritable émanation diabolique d’une société malade. Scorpio incarne la perversité du Mal, avec une sauvagerie qui se dissimule derrière les oripeaux de la contestation – il porte les cheveux longs et arbore un ceinturon avec le symbole « peace and love ». Siegel filme son visage poupin masqué ou déformé par la haine et la souffrance physique, transformé en bête hurlante dans des plans dignes d’un film d’horreur.
Olivier Père, ARTE