Van Gogh
Nous sommes à la fin du XIXème siècle. Un train entre en gare. Un homme en descend. C’est un petit peintre, bohème, qui ne parvient pas à vendre ses toiles, pas même à l’idiot du village. Nous sommes à Auvers-sur-Oise, il ne lui reste que quelques semaines à vivre.
Comment éclairer et cadrer un film sur un peintre, un peintre dont les toiles sont célèbres, à défaut d’êtres connues vraiment. La tentation la plus commune, celle à laquelle ont cédé Minnelli, Huston et beaucoup d’autres, Renoir même jusqu’à un certain point, est de faire évoluer les acteurs devant des décors naturels ou reconstitués, aux allures de toiles peintes. Tentation de la reconstitution, l’écran devient toile de maître, l’image est comme la copie d’une peinture, exécuté par un artisan docile, les scènes procèdent du tableau vivant, les personnages se déplacent comme dans un musée. Conséquence première : la vie n’y est pas. La vie justement, ce que veut Pialat. Van Gogh n’est pas un film sur la peinture c’est un film de vie.
Pascal Mérigeau