Coup de tête
Dans la petite ville de Trincamp, François Perrin est exclu de son équipe de football, renvoyé de l'usine où il travaillait et emprisonné pour un viol qu'il n'a pas commis. Amnistié et recruté pour participer à un match important, il marque le but vainqueur, devenant d'un seul coup un héros adulé et admiré. Mais il n'a rien oublié de son passé, du mépris des notables et va en profiter pour préparer une vengeance.
Le réalisateur n’épargne pas le petit monde du foot et les supporters, en montrant la versatilité de la foule, capable aussi bien de honnir un homme qui ne se soumet pas aux règles sociales que de l’acclamer quand il devient un « héros ». Jean-Jacques Annaud s’en est pris à la manipulation des loisirs, aux combines de tous genres, à la lâcheté, à la sottise. Il y a, dans sa mise en scène, autant de coups de poing que de gags et d’ironie. Patrick Dewaere est remarquable et parfaitement épaulé, pour la portée sociale du film, par tous ses partenaires, d’une vérité criante.
Jacques Siclier, Le Monde, 1979